Chapitre 8:

Si une vie humaine commence par une naissance et finit, inévitablement, par la mort, nous sommes en droit de nous demander s’il n’y a que du remplissage à faire entre les deux. Ce passage sur terre s’achève par cette fin, mais nous pensons qu’elle ne nous touchera pas tellement nous nous croyons aussi immortels que les choses qui nous entourent.
Mais nous savons que tout ceci est illusoire. Nous nous accrochons, nous débattons dans un système où l’on nous vend du rêve et de l’hypocrisie. Il n’y a pas de pouvoir, il n’y a que de l’endoctrinement. Nous finissons par ne plus savoir quand nous nous arrêtons de jouer notre rôle.
Quand pouvons-nous enfin être nous-mêmes ? Même notre conscience, supposée nous permettre de faire la part des choses, entre vérité et illusion, est embrumée. Pour ne pas nous perdre définitivement, nous n’avons qu’une solution : retrouver le but primaire de l’Homme.
Nous tous, orphelins abandonnés volontaires de la nature, emplis de désarroi, de solitude et d’incompréhension, perdus dans des quêtes vaines et dérisoires… Demandons à une personne âgée ce qu’elle pense de la vie. Demandons à un enfant ce qu’il pense de la vie. Demandons-nous ce que nous en pensons. Est-ce réellement si différent ?
L’évolution de la vie sur terre nous a placés là où nous sommes aujourd’hui, et c’est, fiers de ce merveilleux don, que nous stagnons. Bien sûr que le premier batracien à avoir mis sa patte sur la terre ferme a dû avoir peur, bien que ce sentiment soit trop humain pour prétendre expliquer ce qu’il a pu ressentir… Toujours est-il que notre héritage n’est pas seulement humain. Nos capacités actuelles sont le fruit d’une évolution constante et générale de la planète mais aussi relative à nos propres vies.
Nous nous sommes perdus dans l’égocentrisme de la conscience des faits, comme si rendre une chose consciente nous permettait de nous en croire créateurs ou de nous octroyer sur elle un quelconque pouvoir. Notre refus d’évoluer est directement en rapport avec notre désir de domination et notre peur d’accepter que rien, ici-bas, n’est immortel. Pour que nos vies ne soient pas inutilement gâchées, faisons l’effort conscient de nous éveiller à notre statut d’être humain.
La vie de l’humanité est comparable à ce que devrait être la vie d’un être humain. Au début de son existence sur terre, l’Homme était tel un nouveau-né, fragile, malmené, contraint de survivre dans un milieu où il devait s’adapter. Il ne comprenait pas grand-chose au monde qui l’entourait mais apprenait déjà à parler et à marcher pour chercher des réponses à ses interrogations. Son instinct encore animal le poussait à expérimenter par curiosité, à juger et à évaluer ce qui l’entourait. Au fur et à mesure que ses sens et sa conscience s’éveillaient, il était impressionné, partagé entre émerveillement et peur de l’inconnu. Une force invisible le poussait déjà en avant, et cette énergie constructive effaçait ses peurs et ses doutes les plus profonds.
L’enfance, c’est créer nos propres règles et échelles de valeurs, par esprit de comparaison : poser des limites et les dépasser pour voir jusqu’où nous pouvons aller et, surtout, pour perpétuer ce sentiment de mouvement et cette euphorie créée par notre énergie en action.
L’adolescence, c’est remettre en question tout ce que nous avons déjà pour établir définitivement les bases sur lesquelles nous nous appuierons pour construire notre avenir. Nous en sommes là : l’humanité est une adolescente qui traîne ses guêtres chez papa et maman, pour retarder l’inévitable, s’assumer... Il est temps de dépasser cette immaturité qui nous empêche de devenir adulte. Les erreurs commises pendant notre enfance font partie de nous autant que nos réussites. Ne les renions pas, mais apprenons d’elles. Attachons-nous à l’essentiel pour établir définitivement les bases de notre devenir. Les principes et les leçons doivent prévaloir sur les faits et les méprises passés.
Notre évolution personnelle est indissociable de l’évolution humaine. Cause ou conséquence, peu importe.
Nous sommes à la porte de la vie, la vraie. Franchissons-là tous ensemble. Rions et pleurons sur nos souvenirs pour appréhender ce départ de la meilleure façon possible. Notre passé est ce qu’il est ; laissons-le là où il est. Il n’est nul besoin de supporter les erreurs du passé puisque les leçons qui en découlent nous portent naturellement en avant. Si une leçon est correctement assimilée, elle fera éternellement partie de nous et jouera son rôle premier : nous permettre de grandir. Le moment est venu d’ouvrir nos cœurs pour y chercher tout ce que nous souhaitons emporter avec nous en voyage. Ouvrons-nous à la maturité nécessaire pour réaliser ce rêve que nous portons en nous depuis que nous sommes au monde.
Car, quoi qu’en diront les plus sceptiques et les plus endoctrinés d’entre nous, les problèmes et les solutions ont une seule et même origine : nous sommes les acteurs de cette première évolution consciente de l’histoire de l’humanité : l’accession à la spiritualité universelle.