Chapitre 9:

On a tellement parlé, chanté, écrit, conté, peint, sculpté, bâti…
On a tellement médit, hurlé, paraphrasé, endoctriné, salit, détérioré, détruit…
On a tellement flatté, louvoyer, parasité, banalisé, repeint, rafistolé, déstructuré…
Nous avons côtoyé toutes les extrémités et les faux équilibres possibles et imaginables.
Tout est conséquences, de conséquences, de conséquences, de conséquences…
Avons-nous oublié la cause de tout ceci ?

Les Hommes cherchent une raison à leur présence ici-bas.
Leurs existences restent vides de sens dès qu’on élude toutes les règles de morale, de bienséance et de conventions imposées depuis leur naissance par leurs parents eux-mêmes.
Les éluder est pourtant un réflexe de conservation, une volonté beaucoup plus profondément encrée que les premiers commandements :
remettre en cause l’ordre établit, non pas dans un but anarchique ou purement égoïste, mais belle et bien, dans un but d’évolution.

L’histoire nous a appris que refuser l’évolution s’est mettre en place les pavés de la Révolution.
Il y a 50 ans, les enfants suivaient aveuglément « la bonne parole » de leurs parents qui prenait source dans les vertus prônées par la société, ses dirigeants et les médias.
Faire des études, conduire, voter, travailler, militer dans un syndicat, bâtir sa retraite, mourir, tout cela entrait dans un schéma bien établit qui aurait pu tenir dans un recueil intitulé « Le guide du parfait citoyen français ».
Il n’était pas rare de voir à cette époque des gens garder le même métier toute leur vie. Les « vieux » vivaient décemment de leur retraite, les « moins-vieux » n’imaginaient pas devoir pleurer la leur…
Les adultes n’imaginaient pas devoir cumuler 2, voir 3 emplois, ou crouler sous les crédits pour fonder un foyer, avoir des enfants, les nourrir et les emmener en vacances…

Il y a 29 ans, j’ouvrais mes yeux dans ce monde.
J’ai vu ma mère remettre en cause bon nombre des enseignements de mes grands-parents, chose que je pensai inimaginable au regard de la force, de l’autorité et de la stabilité humaine qu’ils inspiraient.
Le monde qui entourait ma petite « bulle monoparentale » poussait déjà ma mère a adapté son rythme de vie et ses valeurs pour tenter d’offrir un avenir « sensé » à son petit prématuré.
J’ai grandi tout en comparant la « vieille France » s’affaiblir à l’instar de mes grands-parents.
Aujourd’hui, je pourrais dire que la France a perdu la mémoire tout comme ma grand-mère a perdu la sienne (maladie d’Alzheimer).
Et, les véritables valeurs de cette nation sont mortes comme mon grand-père s’est laissé mourir après que ma grand-mère nous ait quitté.
Plus de mémoire, plus de valeurs… Plus de valeurs, plus de sens à donner aux choses… Plus de sens, la mort…

J’ai vu ma mère travailler toute la semaine, soignant des enfants handicapés, et passer ses week-end au chevet de ma grand-mère pour la soigner, la nourrir, la laver.
Alors que déjà la folie gagnait ses frères et sœurs, dont la cupidité, le vice et l’immoralité grandissaient au point de dénigrer ma mère qui se sacrifiait sans compter, et de rabaisser mon grand-père
qui ne pouvait que constater que son véritable lègue de droiture, d’amour et de compassion serait ternit à jamais par ses propres enfants qui n’avaient pas la décence d’attendre leurs morts pour exiger une part de l’héritage…

A cette époque, déjà militaire depuis quelques années, j’errai d’aberrations en aberrations tant d’un point de vu professionnel, que personnel.
Le monde ne tournait décidément pas rond, et les exemples de la déchéance se profilaient à tous les horizons, sous tous les aspects possibles d’une vie humaine.
Et lorsque je me suis effaré devant le fait qu’un rendez-vous chez le notaire avait été pris le jour de l’enterrement de mon grand-père, j’ai compris que le point de non retour était franchit…

Les gens ont changé, la société n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Pourquoi les choses en sont-elles arrivées là ?
L’argent a finalement remplacé l’Amour dans le cœur de l’Homme…
Si vous voulez toucher son cœur, touchez à son portefeuille.
Et demandez à mes cousins et cousines ceux qu’ils inculqueront comme valeurs à leurs propres enfants alors que leurs parents les ont incité à mettre leur nez dans la dilapidation matérielle du patrimoine familiale…
J’ai envie de vomir… Mais aux dires des gens, le monde est devenu comme ça… On n’y peut rien…

Je ne suis pas comme eux, je ne suis pas comme vous, et j’aime à croire qu’il existe d’autres personnes qui savent que le « beau » ne se trouve pas dans l’aspect matérielle des choses.

Mais, qui a le choix ? Pour vivre, et parfois même survivre, il faut jouer à votre jeu…
Je ne parle pas de vivre en ascète, mais la liberté ne réside-t-elle pas dans le choix ?
On pourrait quand même avoir le droit de souffler dans cette course à l’abondance matérielle.
Vous savez, il y a bien longtemps que « l’Homme moderne » a atteint un niveau de stabilité raisonnable qui devrait lui permettre aujourd’hui de « voir venir ».
Les animaux sauvages n’attaquent plus les villages autour des métropoles, la peste et la famine ont depuis longtemps été éradiquées de nos contrées.
Cela fait plusieurs générations que des pseudo propriétaires terriens payent des « loyers » aux « féodaux » qui ont aujourd’hui changé de statut, tout comme le fait de payer des droits de passage au Moyen-âge qui s’apparente étrangement encore aujourd’hui à nos péages…
Si l’on s’y attarde les similitudes avec cette époque lointaine sont nombreuses, et force est de constater que 2000 ans d’évolution n’ont pas fait reconnaitre à nos dirigeants leur propre incapacité à faire évoluer ce qui nous entoure, ils nous avilissent et nous empêchent encore aujourd’hui de trouver la sérénité.

N’y a-t-il pas moyen de trouver un équilibre à tout cela ?
Je ne vous demanderais pas de justifier vos salaires exorbitants qui malgré tout, font rêver tout le monde, du pauvre sdf aux représentants de la fonction publique, de l’ouvrier au chef d’entreprise.
Mais, faire croire à son électorat que l’expression « peuple souverain » a encore un sens aujourd’hui, c’est prendre les gens pour des cons.
Certains doivent aimer cela, je vous l’accorde, et beaucoup ne savent pas s’unir pour exprimer des idées communes, préférant à cela le doute et la discorde, ainsi que les longueurs administratives…
On crie à l’urgence de la situation et on agit de la manière la plus inefficace qui soit, embourbé comme on est dans les rouages rouillés d’une société qui court à sa propre perte…
Un gouvernement hermétique à la volonté de son peuple, des lois tellement imbuvables et ingérables qu’elles discréditent même nos honorables juges, des médias qui entretiennent simultanément une vision apocalyptique et débilissime de notre monde.
Comment voulez-vous qu’un pays soit stable dans ces conditions ?
Avez-vous plébiscité votre peuple pour connaitre ses sentiments face à tant d’aberrations ?
Juste une petite question toute simple : Comment sensibiliser les Français face à un conflit comme celui entre Israéliens et Palestiniens (par exemple)?
Vous ne croyez pas que les parents des jeunes Français morts dans des terres lointaines auraient préféré trouver une alternative à ces morts prématurés ?
Dites-moi, au lieu de ne pas offrir de choix et ouvrir de dialogue ?
Je pense que ces parents aurait préféré réunir tout les citoyens français un tant soit peu concernés par cette tragédie, pour leur demander ce qu’ils en pensent et s’il n’est pas préférable d’y aller tous ensemble dans ce pays, en citoyens mondiaux responsables qui en ont marre de voir mourir ses enfants à la guerre.
Au lieu de recevoir les remerciements et les condoléances d’une nation tiraillée entre un gouvernement aveuglé par les enjeux politiques mondiaux et un peuple, perdu dans ses souffrances individualistes et égocentrique.

Et oui, ne vous en déplaise, nos parents on fait mai 68 pour combattre un mal nationale, et nous, nous avons le monde devant nous, un monde qui attend que chaque personne se lève et dise y’en a marre de vos conneries.
J’irai même jusqu'à dire que vous, les dirigeants de l’humanité, vous avez eu 2000 ans pour nous créer un monde où il ferait bon vivre, et malheureusement, vous avez échoué…
rop humain, je pense, pour guider d’autres humains, vous avez obligé vos peuples à combattre pour votre gloire et votre pouvoir personnel en leur créant des ennemis et des blessures au besoin.
La France, comme tous les pays du monde appartient, à ses membres et non à ses dirigeants.
Et c’est avec un regard humble de tant d’année de manipulation, sage de tant d’années d’introspection et fort de sa propre volonté à voir la paix dans les yeux de son prochain, que nous devons nous réveiller et établir un monde tel que nous le désirons : juste, droit et équilibré.
Nous avons tout ce qu’il faut dans les mains pour cela, et ainsi, nous n’aurons plus à craindre pour l’avenir, le notre, comme celui de nos enfants…

Et si malheureusement plus personne n’y croit, et bien continuez donc dans cette voie, la planète finira bien par nous montrer à qui elle appartient vraiment… Mais mes enfants ne verront pas le jour dans un monde comme celui là…